LES TEMPLIERS, DE LA CROISADE AU BUCHER HISTOIRE DE BIOT CHAP 1

Fondé en 1118 à Jérusalem au temps des Croisades, l’ordre des Pauvres Chevaliers du
Christ devenu l’ordre du Temple se consacre en Orient à la défense de la Terre Sainte
et des pèlerins chrétiens. En Occident les Templiers sont moines et agriculteurs dans
leurs nombreuses commanderies, et deviennent banquiers des grands personnages. Mais
dure sera leur chute ! Les Templiers de France sont arrêtés en 1307 sur décision du roi
Philippe le Bel, et leur ordre est dissous en 1312 par le pape Clément V. A la suite de
procès truqués et d’aveux extorqués sous la torture la plupart des Templiers meurent sur
les bûchers allumés dans le royaume de France. La mort courageuse du Maître de l’ordre
Jacques de Molay en 1314 contribue à l’édification de mythes et légendes qui durent
encore aujourd’hui.
Comment les Templiers ont-ils pu être à la fois moines, chevaliers, banquiers et martyrs ?
Le Templier en Orient : la défense de la Terre Sainte
Dès sa fondation l’ordre des Templiers a une double vocation, religieuse et militaire.
En 1099 les croisés menés par Godefroi de Bouillon assiègent et prennent Jérusalem –
conquête suivie d’un massacre de sa population. Les pèlerinages n’avaient pas cessé depuis
les premiers siècles du christianisme, mais avaient été rendus difficiles par la conquête
de la Palestine par les musulmans au VIIème siècle. Ils reprennent de plus belle dès la
fondation du royaume franc de Jérusalem. Mais les routes terrestres restent peu sûres
pour les pèlerins, victimes d’embuscades.
En 1118 un jeune chevalier Hugues de Payns fonde avec huit compagnons un ordre, Les
Pauvres Chevaliers du Christ, qui se donne pour mission d’assurer la sécurité des pèlerins
en Terre Sainte. Ils reçoivent immédiatement l’appui du roi de Jérusalem Baudoin Ier,
qui met à leur disposition l’ancien Temple de Salomon (lieu de la mosquée Al Aqsa).
Ils deviennent ainsi les Chevaliers du Temple ou Templiers. En 1128 Hugues de Payns
obtient du pape Honorius III la reconnaissance officielle de son ordre, et l’appui d’un
homme d’Eglise prestigieux, Bernard de Clairvaux, fondateur de l’ordre des Cisterciens
et abbé de Cîteaux.
La règle du Temple est inspirée de la règle cistercienne pour la vie monacale : prière,
chasteté, pauvreté, charité. Mais son organisation tient compte aussi de son action
militaire. Les chevaliers combattants appartiennent à la noblesse et portent le manteau
blanc à croix vermeille. Ils sont aidés par des écuyers et des sergents ; des prêtres assurent
les services religieux. A tête de l’ordre se trouve un Maître, noble chevalier choisi par
ses pairs. Il a les fonctions d’un abbé de monastère : il veille au respect de la règle et à la
discipline ; les frères lui doivent obéissance. Au combat il guide les chevaliers et porte
l’étendard de l’ordre, le gonfanon aux couleurs argent et sable que les chevaliers doivent
entourer et « ne laisser pour aucune raison ».